Zimbabwe
La Zanu-PF, le parti au pouvoir au Zimbabwe, a définitivement tourné la page de la chute de son ancien président Robert Mugabe. Ce vendredi, à l’occasion de son congrès électif, un nouvel homme fort désigné, Emmerson Mnangagwa.
C’est bien Emmerson Mnangagwa, l’actuel président par intérim du Zimbabwe, qui représentera la Zanu-PF à la prochaine présidentielle du pays en 2018. Ce choix qui n‘était qu’un secret de polichinelle a finalement été entériné par le parti au pouvoir, faisant d’Emmerson Mnangagwa, le nouveau chef de file du parti.
Le congrès de ce vendredi marquait l’ultime étape de la chute de Robert Mugabe, poussé à la démission le 21 novembre par l’armée, la Zanu-PF et la pression de la rue. Une crise déclenchée par le limogeage de son vice-président d’alors Emmerson Mnangagwa qu’il prévoyait de remplacer par son épouse Grace Mugabe. L’exclusion de cette dernière de la Zanu-PF a également été actée.
“Ce congrès doit définir un nouveau chemin pour le parti (…), notre parti doit être l’instrument du rêve collectif de la nation et de son peuple”, a lancé le nouveau président devant des centaines de cadres de la Zanu-PF réunis dans Harare.
“La tâche à laquelle nous devons nous atteler, c’est de reconstruire notre grande nation”, a-t-il ajouté.
“Il s’agit maintenant de parler politique et économie”
Preuve de cette nouvelle ère qui s’ouvre au sein du parti au pouvoir, les images de Mugabe, habituellement plaquées sur les tenues des délégués et autres accessoires, étaient manifestement absentes vendredi, tout comme Mugabe lui-même.
L’ancien chef d’Etat s’est rendu en Malaisie et à Singapour plus tôt cette semaine pour rendre visite à sa famille et bénéficier d’un traitement médical. Il s’agit de son premier voyage à l‘étranger depuis les événements du mois dernier.
Le règne de Mugabe passé, Mnangagwa, 75 ans, doit désormais faire face aux nombreuses attentes des Zimbabwéens. Parmi elles, la relance urgente de l‘économie. Si Mnangagwa reconnaît en Mugabe un “père, camarade d’arme et chef”, il sait cependant qu’il devra rompre avec certaines politiques de son prédécesseur pour gagner la confiance de l‘électorat en vue des élections qui devraient avoir lieu en juillet ou en août.
Il n’a d’ailleurs pas hésité à dénoncer le bilan de son prédécesseur à la tête du parti. “Les règles idéologiques du parti ont été bafouées quotidiennement, (…) sa mobilisation n‘était plus que de la coercition, ce n‘était plus le parti auquel vous et moi avions promis fidélité”, a déclaré le président.
“Nous devons tous revenir aux sources et réparer le parti”, a-t-il insisté, casquette aux couleurs de la Zanu-PF sur la tête. “Le parti ne doit plus travailler dans son ancien moule. Il s’agit maintenant de parler politique et économie”.
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